mercredi 21 janvier 2009

Antidote à la mondialisation, le protectionisme


La crise actuelle démontre une fois de plus à quel point notre système économique est tributaire d'une croissance économique continue. Or, sauf à se ranger du côté des sophistes ou des cyniques, nul ne peut plus prétendre que la planète - système fini - peut supporter une croissance infinie. Les indices se multiplient qui montrent qu'une poursuite de la croissance de l’intensité de celle qui a prévalu au XXe siècle entraînera l'anéantissement de notre civilisation. Il serait d'ailleurs temps que tout ce monde de responsables politiques, de dirigeants et d'économistes sensés penser de manière rationnelle réalise et accepte cette évidence ! La seule croissance qui soit désormais acceptable et qui doive être encouragée, c'est la croissance des investissements dans la reconversion énergétique, dans les économies d'énergie, dans le développement d'un système de production fondé sur l'économie des ressources et le recyclage de la totalité de nos déchets. Ce remaniement en profondeur de l'intégralité du système économique se fera nécessairement au détriment de la consommation, du futile et du superflu, car les ressources en énergie, en matières premières, en travail et en intelligence requises seront gigantesques, comparables, à une autre époque, à un colossal effort de guerre.

Imaginons aujourd'hui un industriel à qui les yeux auraient été décillés et qui décide de consacrer 20 % de son budget d'investissement non à l'amélioration de la productivité de son usine où au développement de nouveaux produits, mais à l'assainissement écologique de ses infrastructures. Rapidement, il devra s'incliner devant ses concurrents moins soucieux d'environnement avec comme conséquence finale une probable disparition de son entreprise. La concurrence - le Saint Graal des économistes et du libéralisme - rend impossible toute tentative de réforme efficace et rapide de notre système économique.

2 approches existent pour permettre l'avènement de la prochaine révolution industrielle. La première est une entente au niveau mondial. Il s’agit sans conteste de la meilleure façon de procéder. Malheureusement, cette approche est irréalisable car les nations en présence ne sont pas homogènes. Les niveaux de développement, les priorités économiques et sociales, les sensibilités, les systèmes politiques, l’histoire de nations, … Plusieurs pages seraient nécessaires pour énumérer tous les facteurs qui rendent un consensus mondial sur les problèmes écologiques impossible. En plus, il n’existe pas aujourd’hui d’institution de gouvernance mondiale (prise de décision à la majorité, réglementation ayant force de loi, organes en mesure de faire appliquer les résolutions, etc.), tout cela, alors que le temps presse !

La seconde approche est le cloisonnement des marchés. Ou, en d’autres termes, le protectionnisme. De même qu’à une époque les nations en voie de décollage économique se servaient du protectionnisme afin de permettre à leur industrie naissante de se développer à l’abri des barrières douanières, de même un bloc économique comme l’Union Européenne doit protéger son économie pour rendre possible sa reconversion écologique. Le protectionnisme, nous le savons, est une maladie contagieuse. En se mondialisant, il jugulera la croissance qui entraîne la civilisation à sa perte. La montée des protectionnismes entraînera notamment un violent coup de frein au développement débridé de la Chine et de l’Inde, lesquels, sans cela, sont voués à devenir de véritables bombes écologiques d’ici 20 à 30 ans. Une fois le nouvel ordre économique en voie d’établissement, ces pays seront forcés de revoir les fondements de leur développement économique en optant pour des stratégies intégrant le long terme.

La conversion à une économie réellement durable nécessitera des sacrifices, notamment en terme de consommation. Le problème de la surpopulation dont, curieusement, on parle peu, devra également être empoigné. Il est permis de penser que la contrepartie de la reconversion de l’économie sera une qualité de vie accrue. De toute manière, nous n’avons pas le choix : à moins d’être proche de la retraite ou multi-millionnaire, nous payerons tous très cher le prix de n’avoir su remettre en question tout ce que les économistes nous ont asséné pendant ces dernières décennies, la pensée unique, l’objectif unique, la croissance sans conscience et à tout prix. L’Europe est suffisamment forte pour imposer au monde, par son choix, qui, répétons-le, sera repris par tous, la seule solution propre à sauver non seulement notre civilisation, mais "la" civilisation.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quel parti politique parle de protectionisme. Aucun ! Sans protectionisme on aura des salaire indiens et meme plus de travail car les charges en France sont parmis les plus éleves. C'est une mort lente de la France. Bien sur les grands financiers eux n'en veulent pas
http://autrenet.blogspot.com/2009/01/protectionime.html