mardi 16 février 2010

Le triomphe des climatosceptiques


Nombreux sont les nouveaux experts en climatologie qui, au Café du Commerce ou sur les forums se sont découvert cette qualité suite à l'entrée en scène des adversaires du réchauffement climatique, les Vincent Courtillot, Claude Allègre, et, allons, puisque les noms manquent, Sarah Palin ! Il est en effet tellement rassurant - et surtout confortable - de se dire que la grande majorité des scientifiques qui se mobilisent pour nous alerter sur les dangers des gaz à effet de serre se trompent lourdement, ou alors servent les intérêts de ceux qui complotent pour l'instauration d'un gouvernement mondial. Après quelques semaines d'activisme des climatosceptiques, l'on se proclame tous experts pour décréter que le réchauffement climatique n'est pas d'origine anthropique. Et peut-être, pour la majorité de ces nouveaux experts es inaction, de continuer à profiter des vols low cost, de rouler en voiture sur-dimensionnée, de changer son portable tous les ans, de surchauffer son appartement et de se couler un bain tous les soirs. Oui, j'accepte le reproche de m'exprimer de manière caricaturale ! Sachez néanmoins que je n'en veux à personne ...


Je ne suis pas climatologue. Je ne suis pas mieux placé que vous les experts pour décréter que le climat se dérègle par la faute de l'homme. Toutefois, comme le montre plusconscient.net, résultat de mes recherches et de mes efforts de sensibilisation, je m'informe. Et je pose la question: y a-t-il ou non un problème d'épuisement des ressources minières et énergétiques en vue ? Y a-t-il ou non un problème avec les réserves d'eau potable ? Y a-t-il ou non un problème d'épuisement des océans ? Quid de l'épuisement et de la surexploitation des sols, de l'explosion de la consommation de viande, énorme consommatrice d'eau ? Avons-nous ou non un problème de réduction importante de la biodiversité ? Qu'en est-il de la surpopulation ? De la concentration des hommes dans des mégapoles ? Quid des flux migratoires annoncés, de la disparition de la forêt tropicale ? Qu'est-ce qui se profile à l'avenir si nous ne réformons pas en profondeur notre modèle de - soi-disant - développement ? La guerre, la dictature, les catastrophes naturelles, une conjonction des trois ? Les "experts" ont-ils des enfants (je n'en ai pour ma part aucun) et se préoccupent-ils de l'avenir de leurs têtes blondes ? La liste semble infinie qui montre et démontre qu'il est impossible de continuer sur notre trajectoire. Que le réchauffement climatique soit une réalité ou non, il est impératif et urgent d'agir.


Encore un mot pour ceux qui croient que la technologie nous sauvera: il est tout aussi rationnel de penser que les décennies passées montrent que la technologie a toujours causé plus de problèmes qu'elle n'en a résolus. Si nous avons pu cultiver l'illusion que nous maîtrisions les difficultés (fermons les yeux sur les conflits qui ont agrémenté le siècle passé), c'est uniquement parce qu'il restait encore des portions de planète à exploiter, à conquérir, et à détruire. Ces temps sont révolus: nous sommes désormais dans l'ère du monde fini ! Des experts pour contredire cette constatation, sauf d'invoquer la science fiction ou la multiplication des pains ?


Vous êtes du genre rationnel (le monde est un mécanisme) ? Prenez donc connaissance de la pensée de l'économiste et mathématicien Nicholas Georgescu-Roegen, lequel a démontré dans les années 60 déjà en recourant à la seconde loi de la thermodynamique que la croissance telle que nous la pratiquons était impossible.


Vous préférez un discours plus véhément et parsemé de chiffres ? Jean-Marc Jancovici - La contrainte carbone vous conviendra.


Vous optez plutôt pour une opinion féminine ? Je vous suggère cet entretien avec Geneviève Ferone, directrice de Veolia.


Parce que l'information est la première étape du changement, comme le dit la devise de plusconscient.net.

mardi 20 octobre 2009

Epreuve et récompense

Chère F.,

Je découvre ton message ce soir. Je te remercie infiniment: j'ai été ému en lisant et je le suis en y pensant. Ce que je ressens, c'est que tu es, symboliquement, descendu dans une sorte d'enfer. Ce qui est magnifique - et tu l'exprimes bien avec tes mots à toi - c'est que tu en es sortie. Ce que tu as vécu a été une épreuve dont tu es revenue plus forte, avec l'esprit plus clair, plus serein. Tu sais ce que représente l'aide des autres, et aussi l'aide de Dieu. C'est important. Moi, j'ai une soeur dont la santé est complètement détruite. Tout semble s'acharner contre elle: ses voisins, son futur ex-mari, le SPJ qui perturbe sa petite princesse, jusqu'à nos parents qui l'accablent de reproches dont beaucoup sont injustes. Elle, elle n'a pas, plus, d'amis, car elle ne parle plus que de ses problèmes: santé, tribunal, divorce, argent, et - c'est normal - cela fait fuir les gens: il faut être costaud pour encaisser toute cette négativité ! Quand on se voit, je passe 2 heures à l'écouter, après, je tente de parler de choses plus positives. Mais le gros problème avec ma soeur, c'est qu'elle ne croit en rien, ni en Dieu ni au diable. Elle n'a donc aucun moyen de s'en sortir et elle continue à construire son enfer autour d'elle s'en pouvoir se rendre compte que notre réalité, c'est nous qui la créons.

Moi, il y a 2 semaine, j'ai eu une accumulation de fatigue qui m'a amené au point où j'ai pris la décision d'arrêter le piano. Je l'ai annoncé au professeur en lui expliquant les raisons: la maladie, la fatigue, les difficultés, la folie que représentait l'idée d'apprendre cet instrument malgré un système nerveux attaqué ... Le piano était un pilier important dans ma vie, et j'ai vécu un deuil, comme après une rupture. Autrement, je gardais une certaine sérénité, je continuais à envoyer de bonnes pensées aux gens dans la rue. Pendant 1 semaine, j'ai fait une cure de sommeil. Je ne cessais pas de lire un peu de musique tous les jours et de continuer à tapoter sur la table en buvant mon café pour renforcer mes doigts. L'habitude. Après un peu moins d'une dizaine de jours, j'ai retouché mon piano. Je pensais avoir beaucoup régressé et j'ai eu la grande surprise de constater que j'avais très peu perdu. Cela a été un déclic. J'ai réalisé que, malgré ma maladie, je pouvais me permettre d'arrêter de jouer pendant 1 semaine sans dommage. Je me suis aussi rendu compte de tout ce que j'avais appris en 3 ans de piano et de tout le chemin accompli - ce que le professeur m'avait dit d'ailleurs - depuis les débuts où je ne parvenais pas à saisir un grain de riz sur la table avec ma très gauche main gauche. Cela fait 2 semaines que j'ai repris le piano et je fais des progrès incroyables pour moi: ce soir, je me suis vraiment étonné avec la Gymnopédie de Satie. La morale de cette histoire, et là où elle rejoint la tienne, c'est que les épreuves que nous envoie le Ciel, ou la Vie, nous permettent de mourir, symboliquement, pour renaître plus vivants et plus épanouis qu'avant. C'est ce que, dans la Tradition, on nomme épreuve initiatique, ou initiation.

Bravo F., et j'espère que ton épreuve servira à d'autres personnes que tu éclaireras, grâce à ce que tu as appris à cause de ces mois difficiles !

Bises,
Arc


Ma contribution à la collectivité: plusconscient.net

mercredi 6 mai 2009

L’excroissance démographique alimente la chronique


Trouvé dans un forum de discussion ...

Après quelques autres poussées éco- malthu- siennes, lors d’un colloque de la revue Entropia le 4 avril dernier, le député européen des Verts Yves Cochet vient de faire une sortie très remarquée, très critiquée aussi, en lâchant cette formule : « Le troisième enfant européen a un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York », soit 310 tonnes équivalent carbone si mes calculs sont exacts (620 trajets x 500 kg équivalent carbone chacun). Comme un européen émet dans une vie de 77 ans quatre fois plus que les fameux 500 équivalent carbone, cela représente effectivement ces 620 trajets. Yves Cochet agrémente sa condamnation du troisième enfant par le vœu d’une directive qu’il nomme « grève du troisième ventre », laquelle inverserait l’échelle des prestations familiales. « Aujourd'hui plus on a d'enfants, plus on touche. Je propose qu'une famille continue de percevoir des aides pour les deux premiers enfants, mais que ces aides diminuent sensiblement à partir du troisième », argumentait-il. Selon Rémi Manson, président du nouveau mouvement Démographie responsable : « Pour réduire ce coût, il faut jouer sur plusieurs leviers, dont la baisse de la consommation, mais ça ne sera toujours pas suffisant. L'INED lui-même annonce une augmentation de la population à moyen terme. Ce qu'il faut aujourd'hui c'est stabiliser le nombre d'enfants, à défaut de pouvoir le réduire.»

En 1798, le pasteur britannique Thomas Malthus, économiste visionnaire, apparaissait déjà comme malveillant quand il affirmait que la population humaine croît de façon exponentielle (2, 4, 8, 16, 32…) tandis que les ressources n’augmentent que de manière arithmétique (1, 2, 3, 4, 5…) ? Et qu’inévitablement, nous irions vers l’épuisement des biens, la famine, la guerre de tous contre tous.

Aujourd’hui, les chercheurs évaluent l’empreinte écologique d’Homo sapiens en hectares terrestres et l’OCDE en donne cette définition : « la mesure de la superficie biologiquement productive nécessaire pour pourvoir aux besoins d’une population humaine de taille donnée ». Les dernières évaluations montrent que nous avons globalement outrepassé notre quota. La planète Terre ne peut aujourd’hui offrir que 1,78 hectare global (hag) par habitant, et pas un centimètre carré de plus. Or notre consommation mondiale requiert 2,23 hag productifs per capita. L’an dernier, le « jour du dépassement global » fut le 23 septembre. Cela signifie qu'entre le 1er janvier et le 23 septembre 2008, l'humanité avait déjà consommé les ressources que la nature peut produire en un an. Dans son système capitaliste, l’humanité vit ainsi à crédit sur son devenir planétaire et le crime que nous commettons contre les générations futures est effarant, nous les déshéritons ! Voilà bien de quoi justifier la procréation dans l’amour spontané et nous rappeler qu’en faisant un gentil bébé nous risquons grandement de faire aussi un futur adulte malheureux.

Les modélisations nous enseignent que si l’ensemble de la population humaine adoptait le mode de vie occidental (automobile, viande au quotidien, eau chaude à volonté, énergies fossiles à la demande…), il faudrait disposer en surface de quatre à cinq planètes Terre. Et les nouvelles classes moyennes chinoises et indiennes ont déjà commencé de vivre à l’occidentale. Doit-on le leur reprocher ?

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Mon site plusconscient.net, ouvert au public début avril 2009, propose une collection d'enregistrements audio sur des sujets liés aux grandes problématiques de notre époque: réchauffement climatique, surpopulation, géopolitique, pic pétrolier, etc., avec en plus une section "spiritualité", qui ouvre notamment une fenêtre sur le para scientifique. Les enregistrements sont tous soigneusement sélectionnés pour la richesse, la pertinence et l'originalité de leur contenu. Ils peuvent être écoutés sur le site ou téléchargés librement.

mercredi 29 avril 2009

Une petite histoire sympa...

Jacques habitait depuis 25 ans un petit 2 pièces et demie dans un triste immeuble d'un quartier populaire de la banlieue lausannoise. La maison datait de l'entre deux guerre. La façade, d'un brun sale, n'avait jamais été repeinte. Les volets étaient en piètre état eux-aussi.

L'appartement de Jacques, situé au rez inférieur, était sombre. Il donnait sur la cour intérieure de l'immeuble. Celle-ci était jonchée de détritus et abritait, dans un angle, les containers à ordure. Jacques n'avait jamais aimé le ménage. Les murs de son appartement étaient sombres eux aussi, tâchés par les nombreuses années où Jacques était fumeur. Les rideaux, gris noirâtres, n'avaient jamais connu la machine à laver. Les parquets, de couleur incertaine- étaient crasseux. Généralement, la vaisselle attendait plusieurs jours dans l'évier que Jacques, par nécessité, en lave une partie. La salle de bain, malgré une petite fenêtre translucide, avait des allures de grotte, avec une ampoule nue, de trop faible puissance, au plafond. Des dizaines de flacons de shampoing, de mousse à raser, d'eau de toilette, encombraient le rebord intérieur de la fenêtre et la tablette au-dessus du lavabo. La baignoire semblait suspecte, arborant des dépôts de calcaire noirâtres sur le fond. Le mobilier de l'appartement était modeste, fatigué et encombré de piles de livres - Jacques lisait beaucoup - de journaux et revues. de chemises en plastique débordant de paperasse.

Quand Jacques rentrait chez lui, il pestait à chaque fois contre ce désordre, cette laideur, toutes ces choses qu'il aurait dû régler et qui restaient en suspens. Tout cela lui plombait le moral. Il avait l'impression d'être alourdi, entravé, et pour oublier, il repoussait les piles de paperasses sur la table de la cuisine et se plongeait dans le journal ou dans un bouquin. Il était loin le temps où, jeune étudiant, il rêvait d'une carrière de journaliste pour aider à changer ce monde injuste qu'il détestait.

Un jour, Jacques, chez un brocanteur, tomba sur un petit "J'ai Lu" intitulé "La Volonté". Il dévora les 120 pages du bouquin, lequel parlait des composantes de la volonté, des pathologies de celle-ci et des moyens pour la développer. Le style du livre était vieillot, celui-ci ayant été écrit dans les années 50, et le ton, moralisant, faisait sourire. Néanmoins, Jacques reçut ces mots comme un électrochoc. Il se rappela de ses dix-sept ans, quand il s'était inscrit dans un club de judo et qu'il s'était astreint à des abdos quotidiennement dans sa chambre pour rattraper son retard sur les autres. Jacques prit la décision de consacrer tous les jours une demi-heure, entre 8 H et 8 H et demie, avant d'aller boire son café, à trier, classer ou jeter les piles de papiers et de livres qui encombraient son appartement. Au bout d'une semaine, ce travail était devenu un rituel. Après, le café semblait avoir plus d'effet sur le moral de Jacques. 3 semaines plus tard, le séjour était libéré de son désordre. Après 1 mois, plus aucun empilement ne subsistait dans l'appartement de Jacques. En parallèle, celui-ci avait décidé de faire désormais sa lessive chaque semaine au jour imposé et de ranger son linge dès que celui-ci était sec. La salle de bain paraissait plus grande sans cette corbeille à linge où, comme auparavant, se mélangeait souvent les vêtements propres et les vêtements sales. Même pratique pour la vaisselle, qui était désormais nettoyée et rangée à mesure.

Jacques n'était pas dépensier et disposait de quelques sous sur un compte d'épargne. Un matin, il prit une grande décision: il demanda à son copain Georges, peintre en bâtiment, au chômage comme lui, de venir lui rafraîchir son appartement. 2 mots d'ordres: cela devait coûter le minimum et seul le blanc éclatant serait utilisé. Jacques supprima les rideaux crasseux - en racheter dépassait son budget - et s'attela au nettoyage des vitres, après que Georges eut repeint les encadrements. Il loua une machine à nettoyer les parquets et réussit, à l'aide d'un produit spécialisé, à éliminer quasiment toute la crasse incrustée dans la baignoire et le lavabo. Pendant 3 jours, Jacques ne lut pas, mais se consacrer à frotter, à polir, à gratter. Le soir, il était fourbu et avait mal au dos. Même le mobilier y passa, à l'éponge et au détergeant. L'appartement de Jacques, une fois les travaux terminés, était méconnaissable. L'odeur de peinture fraîche et d'encaustique donnait une impression de neuf. La lumière des ampoules, plus puissantes, se réfléchissait sur les murs d'un blanc étincelant. Sans les rideaux, sans le désordre, l'appartement avait un côté net et spartiate qui rassurait. Une ou deux plantes vertes viendraient à peu de frais adoucir cette rigueur. La voie était libre pour tous les projets. Jacques avait l'impression que l'intérieur de sa tête avait été lavé également. Ses idées étaient plus claires, plus structurées, plus incisives. Il prit même la décision de les poser par écrit. Qui sait, il pourrait peut-être partager son expérience avec ses collègues de l'atelier de réinsertion professionnelle qu'il fréquentait depuis 1 semaine ...

L'immeuble dans lequel Jacques habitait n'avait pas changé: toujours aussi triste et négligé. Les ordures dans la cour étaient toujours là, ainsi que les relents douteux dans les corridors. Mais quand Jacques entrait chez lui et fermait la porte, repeinte en blanc vif côté intérieur, il oubliait toute cette grisaille. Chez lui, désormais, c'était le printemps toute l'année !

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Mon site plusconscient.net, ouvert au public début avril 2009, propose une collection d'enregistrements audio sur des sujets liés aux grandes problématiques de notre époque: réchauffement climatique, surpopulation, géopolitique, pic pétrolier, etc., avec en plus une section "spiritualité", qui ouvre notamment une fenêtre sur le para scientifique. Les enregistrements sont tous soigneusement sélectionnés pour la richesse, la pertinence et l'originalité de leur contenu. Ils peuvent être écoutés sur le site ou téléchargés librement.

samedi 28 mars 2009

De l'audio pour prendre conscience ...


plusconscient.net - parce que l'information est la première étape du changement, vient de s'ouvrir au public. Le site propose un catalogue d'enregistrements soigneusement sélectionnés sur des thèmes en rapport avec les grandes problématiques de notre temps: réchauffement climatique, développement durable, mondialisation, surpopulation, etc. Est disponible également une série d'excellents enregistrements sur des sujets liés à la spiritualité. Les enregistrements sont tous accompagnés d'une courte description et sont disponibles en libre accès pour une écoute immédiate ou peuvent être téléchargés moyennant une inscription préalable. Les services de la plateforme sont gratuits; l'objectif est le partage d'une information de qualité de nature à développer notre conscience. En cette période de lancement, de nouveaux fichiers sont ajoutés tous les jours.

L'audio comporte un énorme avantage sur la vidéo ou sur les médias écrits: il permet d'accéder à de l'information tout en se livrant à d'autres activités, telle la marche, les déplacements en transports publics, le repassage ou d'autres corvées ménagères. En ce qui me concerne, j'estime recourir à de l'audio à contenu informationnel riche en moyenne 1 heure et demie par jour, ce qui induit quotidiennement une quantité significative de réflexion, sans prélever une seule minute sur mon emploi du temps !

dimanche 15 mars 2009

Les bienfaits de la crise ...

Le Temps, 15 mars 2009

Ruée sur les coupons alimentaires à Harlem


... «Nous traitons ces gens (qui utilisent les coupons) comme le reste de nos clients», explique Juan Diaz, le gérant d’origine dominicaine du supermarché C-Town, à Harlem. Une seule différence: impossible, avec cette carte, d’acheter des cigarettes, de l’alcool ou des plats préparés. Pour le reste, note le commerçant, les différences s’amenuisent au contraire de jour en jour: «Nos autres clients achètent eux aussi en plus petites quantités qu’avant. Maintenant, plus personne ne remplit son chariot jusqu’à ras bord.»

Certains Américains semblent bel et bien avoir décidé de réduire leur empreinte écologique ...

lundi 23 février 2009

Les raisons de la crise synthétisées...

Jean-Marc Jancovici, consultant et enseignant, et Alain Grandjean, économiste, viennent d'écrire un ouvrage tout juste paru qui sera sans aucun doute une des contributions majeures de cette année à la problématique de la survie de la civilisation. Je prends la liberté de publier un extrait de "C'est maintenant: 3 ans pour sauver le monde" afin d'inciter le lecteur à se procurer ce livre (malheureusement) incontournable aujourd'hui.

"... Et la consommation, c'est évidemment l'intérêt des banques, qui multiplient les cartes de crédit et toutes les formes de prêts possibles et imaginables, la plus gratinée étant l'invention extraordinaire de la "recharge hypothécaire", qui est née outre-Atlantique, et que Nicolas Sarkozy rêvait d'introduire en France jusqu'à ce qu'une certaine crise des subprime lui fasse comprendre que finalement ce n'était pas une si bonne idée (pour se rafraîchir la mémoire, et sans méchanceté à l'égard de Monsieur Sarkozy). Le principe est d'une simplicité biblique: le banquier ne vous prête pas sur la base de vos revenus, mais jusqu'à concurrence de la valeur de votre patrimoine, quels que soient vos revenus. A tout moment, si le montant de votre encours est inférieur à la valeur hypothécaire de votre bien immobilier, il suffit de lui demander et votre banquier est un mec formidable. Tel le père Noël à qui il suffit de demander, il va vous faire un joli petit prêt à la consommation, garanti en prenant une hypothèque sur votre patrimoine. Le tout petit revers de la médaille est que, si vous ne pouvez plus rembourser le prêt contracté pour partir en vacances ou pour acheter le dernier modèle de canapé, on saisit votre maison et on vous fiche dehors, mais vous seriez malvenu de râler pour si peu, hein ?

Le crédit hypothécaire a été une des inventions magiques pour consommer aujourd'hui le produit du travail de demain, en prenant des garanties sur un bien dont la valeur de marché ne peut évidemment que monter, puisque la croissance perpétuelle est garantie sur facture par tous ceux qui ont des promesses à faire. C'est sur ce principe de croissance perpétuelle que sont basés, pour partie, les prêts subprime, qui consistent à prêter à des ménages aujourd'hui incapables de rembourser leurs échéances, en pariant sur le fait que grâce à la croissance économique, ils le pourront demain, ou à défaut que la même croissance aura fait moner le prix de l'immobilier qui sera saisi pour rembourser l'emprunt. Mais si la croissance n'est pas là, la belle construction intellectuelle s'écroule: les emprunteurs n'ont toujours pas de revenus suffisants, et le marché immobilier se retourne, la garantie représentée par valeur de l'actif ne valant guère mieux qu'un pet de lapin. Changement d'ambiance garantie ! Le château de cartes s'effondre. La fête est finie, la gueule de bois est sévère. Personne n'avait vu le coup venir ? Il suffisait pourtant de regarder une courbe pour comprendre que cela allait se passer; sans pouvoir dire quand exactement: celle de la production future du pétrole. Avec un plafonnement déjà survenu ou imminent (le peak oil), et donc un prix de l'énergie qui va s'orienter structurellement à la hausse dans un monde non préparé, il était évident que la croissance attendue finirait par ne plus être là (faut-il rappeler que depuis 1970, dans la zone OCDE, la croissance faiblit - voire devient négative - et le taux de chômage augmente quand le prix du baril monte, mais avec un à trois ans de décalage). Que personne n'ait rien vu venir montre surtout une chose: que le dicours tenu dans le présent ouvrage, sur le lien très fort entre contrainte énergétique et contrainte économique, est ignoré d'à peu près tout le monde dans les milieux bancaires et financiers !

Ce blocage financier va maintenant générer une belle crise économique, puisque le crédit est ce qui a permis pour une large part l'augmentation de la consommation des dernières années. La machine va se gripper et cela risque d'être très fâcheux pour ceux qui rêvent d'avoir accès à cette société de consommation et qui n'y parviendront pas. Très fâcheux aussi pour ceux qui vont constater que leur pouvoir d'achat, en fait leur pouvoir de consommer, va se réduire d'année en année, alors que "personne ne les a jamais prévenus". Très fâcheux pour les hommes politiques qui auront eu la vanité de se présenter comme des magiciens du pouvoir d'achat, et qui auraient mieux fait de se taire ou de retourner à l'école. Très fâcheux enfin pour la paix dans le monde, qui résiste mal à un océan de frustrations.

Il est grand temps de se réveiller et d'ouvrir les yeux. Nous allons devoir réduire notre consommation matérielle parce qu'elle a atteint un niveau qui n'est tout simplement pas durable. Pour le moment, rares sont ceux qui l'on compris. Pour combien de temps encore ?".

Une piste pour mieux vivre la crise qui s'installe ? Je suggère de regarder le message précédent "Réflexions sur l'art et la consommation d'énergie".

Et mon commentaire sur Amazon.fr.

jeudi 5 février 2009

Réflexions sur l'art et la consommation d'énergie

L'histoire de l'humanité est une longue succession d'échecs, parsemée bien sûr de quelques rares pierres précieuses. Depuis que l'Homme a reçu la capacité de calculer et de se projeter dans le futur, les tribus, les peuples, les empires, épuisant systématiquement les ressources sur lesquelles ils avaient fondé leur croissance, ont été forcé de conquérir de nouveaux territoires, perpétuant l'égoïsme, la bestialité, le cynisme, la compétition. L'expansionnisme qui a accompagné le développement de la civilisation était rendu possible par l'existence de nouvelles frontières, de terres vierges à mettre en coupe (voir Jared Diamond, Joseph Tainter ainsi que Le 8ème Jour de la Création de Jacques Neyrinck). Depuis quelques décennies, le monde développé (et lui-seul) vit une sorte de trêve, sur le plan militaire. La lutte se poursuit, féroce, sur le front de l'économie. La destruction s'est accélérée: nous dévorons notre capital plus rapidement d'année en année. Cela s'appelle "croissance du PIB".

Assis à mon piano, je n'arrive pas à me concentrer sur ma nouvelle pièce. Je réfléchis: l'humanité a-t-elle produit des créations qui ne se sont pas retournées contre elle-même ................ ? La musique serait-elle une de ces créations ? Pas n'importe quelle musique bien entendu. Il est des musiques qui élèvent l'âme, qui vous relient à Ce qui dépasse la nature humaine. D'autres musiques nous ramènent à notre animalité, d'autres encore voudrait faire croire que le monde, et soi-même, sont des machines ...

Apprendre une oeuvre qui vous transcende consomme si peu d'énergie; l'effort - souvent rude - est intérieur. Le compositeur qui nous a légué ce morceau d'éternité n'a pas non plus nourri l'épuisement effréné des ressources. Sa recherche a, elle aussi, été intérieure. La pratique d'un art demande de la persévérance, des sacrifices et du temps, beaucoup de temps. Du temps qui n'est plus disponible pour faire du shopping, pour dévorer des kilomètres d'autoroute, pour sillonner la planète en tirant sa valise derrière soi ...

Nous allons très bientôt devoir apprendre à réduire notre consommation, à simplifier, à nous priver. Si ce n'est pas cette crise qui installera le processus de frugalité, ce sera la suivante, bien plus terrible, bien plus durable. Il est très difficile pour chacun de renoncer, de réduire un train de vie considéré comme allant de soi. Une manière habile de "faire passer" la chose consiste remplacer les matériaux dont on se défait par de nouveaux éléments. Où trouver ces matériaux nouveaux ? Dans l'art, dans la spiritualité, dans l'altruisme et la fraternité. Ces domaines, si on les développe, sont de nature à petit à petit diminuer notre appétit pour la consommation sans contrainte. Et il n'est peut-être pas déraisonnable de prendre un peu d'avance pour se préparer, pour se recentrer sur des objectifs qualitatifs, et pour préparer ses enfants, si vous en avez ! Dans les temps de privation qui s'annoncent, ceux qui se seront détachés du quantitatif seront moins affectés et auront moins de difficultés pour prendre des décisions qui leur permettront de rester des humains !

dimanche 1 février 2009

Le désinfectant de Bush ....

Extrait d'un article du journal Le Temps du 31 janvier 2009

(...) Mercredi, alors que les élus républicains venaient de voter contre le plan de relance de l’économie voulu par le président (Obama), celui-ci en accueillait quelques-uns pour un cocktail «improvisé» et un échange de vues. George Bush, évidemment, recevait des visiteurs lui aussi. C’est à la Maison-Blanche qu’il avait rencontré le sénateur Obama la première fois, il y a quelques années. Il lui avait serré la main. Puis, comme à son habitude, il s’était consciencieusement passé du désinfectant sur les mains.

mardi 27 janvier 2009

Le but de mon existence ...


Le but de mon existence est d'affiner mon essence,
d'aimer au-delà du possible,
d'illuminer ma sphère de manifestation et d'y répandre la beauté,
afin de féconder l'existence de mes semblables.

Tiré de L'Influence des Inconscient collectifs / Alain Brêthes / Editions Oriane

dimanche 25 janvier 2009

Retour à la philosophie avec une pensée de Maître Aïvanhov

"Se demander à quelle époque telle ou telle partie de l’Ancien ou du Nouveau Testament a été écrite, si elle a eu un ou plusieurs auteurs, en examiner le vocabulaire et le comparer avec celui des langues voisines, etc., c’est certainement intéressant. Mais cette démarche qui consiste à analyser, fouiller, disséquer, ne laisse souvent derrière elle que poussière et cendre. La compréhension des Livres sacrés, quels qu’ils soient, la Bible, les Védas, le Zend-Avesta, le Coran… exige une autre forme de discipline. Car c’est grâce à une discipline de vie que les
patriarches, les prophètes, qui étaient des Initiés, ont pu s’élever jusqu’au monde divin. Cette discipline de vie, nous devons nous aussi l’adopter pour monter, à leur suite, jusqu’à ce lieu où ils ont eu des révélations. Il n’y a pas d’autres méthodes.

Alors, si vous voulez lire la Bible, commencez par vous demander ce que vous devez améliorer dans votre existence. Et ne vous inquiétez pas de ne pas tout comprendre immédiatement. La seconde règle est de vous mettre en état de réceptivité, afin de donner aux images, aux sensations suscitées par la lecture, la possibilité d’accomplir un travail dans votre subconscient. Ainsi, plus vous relirez la Bible, ou les autres Livres sacrés, et plus vous sentirez une clarté se faire en vous."

Omraam Mikhaël Aïvanhov

vendredi 23 janvier 2009

Accros à la croissance, la Chine en tête

Extrait d'un article du Temps du 23 janvier 2009 traitant des effets de la crise sur l'économie chinoise. Les chiffres laissent sont délirants. Les lignes qui suivent illustrent à merveille la première phrase de mon précédant message sur la restauration du protectionnisme.

Des affrontements entre paysans ou ouvriers et les forces antiémeute se sont multipliés ces derniers mois en Chine. La presse ou des blogs en font état régulièrement. Les tensions sont exacerbées par l'explosion du chômage. Des millions d'ouvriers se retrouvent à la rue suite à la fermeture de centaines d'usines. De plus, 20 millions de jeunes, dont 5 millions de diplômés, arrivent chaque année sur le marché du travail. Le premier ministre chinois Wen Jiabao reconnaît cette réalité et redoute que la crise n'attise davantage la colère. C'est pourquoi il ne cesse d'assurer la population qu'il prend des mesures pour renverser la situation.

Mais force est de constater que l'économie chinoise poursuit sa décélération. Après une hausse de 12,6% en 2007, la croissance pour 2008 est tombée à 9%. Elle n'a été que de 6,8% au 4e trimestre, contre 9% au précédent. «On parle bien d'un atterrissage difficile», commente un analyste de Shanghai Securities, cité par l'AFP.

Concrètement, le ralentissement se manifeste par la baisse des exportations (-2,8% sur un an) et de l'activité industrielle (12,9% contre 18,5% en 2007), par des fermetures d'usines (9000 sur 45000 rien que dans la région de Canton, dans le sud) et des licenciements par millions. Wen Jiabao ne cache pas que 2009 «sera l'année la plus difficile pour l'économie chinoise depuis le début de la décennie». Les autorités chinoises anticipent un taux de croissance de 8% pour cette année, ce qui, selon elles, sera suffisant pour assurer la paix sociale. Une telle croissance garantit 8 millions de nouvelles places de travail.

Bons d'achat

Mais de nombreux analystes sont plus pessimistes. Daiwa Institute of Reaseach, JPMorgan et Citigroup viennent de corriger leurs prévisions à la baisse, à 6,3%, 7,2% et 8,2% respectivement. UBS (Chine) est tout aussi inquiète et craint que «les tensions par endroits augmentent en 2009, dans la mesure où 10 millions d'ouvriers pourraient perdre leur travail». Pour Citigroup, «le régime fera tout pour maintenir une croissance de 8
(huit !) %, nécessaire pour la création d'emplois».

(...) L'Etat compte dépenser encore 120 milliards de dollars sur trois ans pour moderniser la santé publique. Il est également question d'investir dans le réseau ferroviaire national. Dans des initiatives régionales, plusieurs villes (Pékin, Hangzhou et Chengdu) offrent des bons d'achat aux habitants pour stimuler la consommation.

mercredi 21 janvier 2009

Antidote à la mondialisation, le protectionisme


La crise actuelle démontre une fois de plus à quel point notre système économique est tributaire d'une croissance économique continue. Or, sauf à se ranger du côté des sophistes ou des cyniques, nul ne peut plus prétendre que la planète - système fini - peut supporter une croissance infinie. Les indices se multiplient qui montrent qu'une poursuite de la croissance de l’intensité de celle qui a prévalu au XXe siècle entraînera l'anéantissement de notre civilisation. Il serait d'ailleurs temps que tout ce monde de responsables politiques, de dirigeants et d'économistes sensés penser de manière rationnelle réalise et accepte cette évidence ! La seule croissance qui soit désormais acceptable et qui doive être encouragée, c'est la croissance des investissements dans la reconversion énergétique, dans les économies d'énergie, dans le développement d'un système de production fondé sur l'économie des ressources et le recyclage de la totalité de nos déchets. Ce remaniement en profondeur de l'intégralité du système économique se fera nécessairement au détriment de la consommation, du futile et du superflu, car les ressources en énergie, en matières premières, en travail et en intelligence requises seront gigantesques, comparables, à une autre époque, à un colossal effort de guerre.

Imaginons aujourd'hui un industriel à qui les yeux auraient été décillés et qui décide de consacrer 20 % de son budget d'investissement non à l'amélioration de la productivité de son usine où au développement de nouveaux produits, mais à l'assainissement écologique de ses infrastructures. Rapidement, il devra s'incliner devant ses concurrents moins soucieux d'environnement avec comme conséquence finale une probable disparition de son entreprise. La concurrence - le Saint Graal des économistes et du libéralisme - rend impossible toute tentative de réforme efficace et rapide de notre système économique.

2 approches existent pour permettre l'avènement de la prochaine révolution industrielle. La première est une entente au niveau mondial. Il s’agit sans conteste de la meilleure façon de procéder. Malheureusement, cette approche est irréalisable car les nations en présence ne sont pas homogènes. Les niveaux de développement, les priorités économiques et sociales, les sensibilités, les systèmes politiques, l’histoire de nations, … Plusieurs pages seraient nécessaires pour énumérer tous les facteurs qui rendent un consensus mondial sur les problèmes écologiques impossible. En plus, il n’existe pas aujourd’hui d’institution de gouvernance mondiale (prise de décision à la majorité, réglementation ayant force de loi, organes en mesure de faire appliquer les résolutions, etc.), tout cela, alors que le temps presse !

La seconde approche est le cloisonnement des marchés. Ou, en d’autres termes, le protectionnisme. De même qu’à une époque les nations en voie de décollage économique se servaient du protectionnisme afin de permettre à leur industrie naissante de se développer à l’abri des barrières douanières, de même un bloc économique comme l’Union Européenne doit protéger son économie pour rendre possible sa reconversion écologique. Le protectionnisme, nous le savons, est une maladie contagieuse. En se mondialisant, il jugulera la croissance qui entraîne la civilisation à sa perte. La montée des protectionnismes entraînera notamment un violent coup de frein au développement débridé de la Chine et de l’Inde, lesquels, sans cela, sont voués à devenir de véritables bombes écologiques d’ici 20 à 30 ans. Une fois le nouvel ordre économique en voie d’établissement, ces pays seront forcés de revoir les fondements de leur développement économique en optant pour des stratégies intégrant le long terme.

La conversion à une économie réellement durable nécessitera des sacrifices, notamment en terme de consommation. Le problème de la surpopulation dont, curieusement, on parle peu, devra également être empoigné. Il est permis de penser que la contrepartie de la reconversion de l’économie sera une qualité de vie accrue. De toute manière, nous n’avons pas le choix : à moins d’être proche de la retraite ou multi-millionnaire, nous payerons tous très cher le prix de n’avoir su remettre en question tout ce que les économistes nous ont asséné pendant ces dernières décennies, la pensée unique, l’objectif unique, la croissance sans conscience et à tout prix. L’Europe est suffisamment forte pour imposer au monde, par son choix, qui, répétons-le, sera repris par tous, la seule solution propre à sauver non seulement notre civilisation, mais "la" civilisation.

samedi 17 janvier 2009

Georges Bush pendu ?

C'est bien sûr une boutade, et en aucun cas un souhait personnel, mais lisez plutôt cet extrait d'article paru dans Le Temps du 17 janvier 2009:

... Le raisonnement initial est simple: si le procureur [Vincent Bugliosi] peut démontrer que George Bush n'a pas engagé son pays dans une guerre d'autodéfense (en Irak), mais savait qu'il utilisait de faux prétextes, alors toutes les morts sont illégales: ce sont des meurtres. Le procureur ne s'en prend pas qu'à George Bush, il désigne également le vice-président Dick Cheney, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, et l'ancien conseiller à la Maison-Blanche Karl Rove. L'immunité? Vincent Bugliosi la rejette, note que la Cour pénale internationale - CPI, qui peut être saisie par le Conseil de sécurité de l'ONU, mais les Etats-Unis mettraient à coup sûr leur veto - n'a pas de prise sur George Bush et que la réponse judiciaire adéquate devra être américaine.

Vincent Bugliosi est-il sérieux? «J'ai envoyé une offre de services aux procureurs de district de tout le pays. Je suis totalement sérieux, dit-il. Je ne me lancerais jamais dans ce cas si je ne savais pas que je dispose de bases juridiques solides.» Effectivement, il n'est pas le seul professionnel du droit à le penser: le doyen de la Massachusetts School of Law, Lawrence Velvel, a lui aussi lancé sa faculté dans une réflexion juridique puis posé les plans, la stratégie requise pour poursuivre et obtenir la condamnation des coupables. Outre George Bush, le doyen évoque Dick Cheney, l'ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, et l'ancien juriste du Département de la justice John Yoo. «Nous devons insister pour des punitions adéquates, y compris, dit-il, si la culpabilité est prouvée, les pendaisons éprouvées par les criminels de guerre allemands et japonais dans les années 1940. [La potence] serait une leçon forte pour les futurs leaders américains.»

dimanche 23 novembre 2008

Le protectionnisme a longtemps été un gros mot, mais ...


La grande banque suisse UBS en difficulté annonce une refonte de son système de bonus, avec notamment l'introduction d'une échelle de malus. Certains font remarquer à bon escient que, en raison de sa position d'acteur important dans le paysage bancaire international, UBS doit pouvoir attirer les meilleurs talents pour constituer son management et, pour cela, être en mesure de proposer des conditions de rémunération compétitives et motivantes.

En l'absence d'institutions ayant autorité au niveau mondial, la concurrence qui s'exerce à l'échelle planétaire rend pratiquement impossible la mise en place de bonnes pratiques, que celles-ci concernent les rémunérations, le secret bancaire, le travail des enfants ou les normes de production écologiques. S’est mondialisée la concurrence, mais pas la réglementation qui devrait en limiter les excès. Les prix trop bas de l'énergie, qui rendent le transport indûment bon marché, attisent encore la concurrence, ceci dans le contexte d'une planète en voie d'essoufflement, qui rend crédible la perspective à moyen terme d'un crash civilisationnel.

L'idée, défendue par Emmanuel Todd, de la restauration du protectionnisme, n'a rien d'un retour en arrière. L'Europe dispose de l'arsenal institutionnel qui lui permettrait de bénéficier de la mise en oeuvre d'un protectionnisme communautaire. Celui-ci devrait être accompagné d'un réalignement radical du système de production et de consommation sur un objectif de reconversion énergétique, d'économie de ressources et de protection de la biosphère.

Nous vivons une période charnière. Les menaces sur notre avenir s'accumulent. A cout terme, une crise économique majeure s'annonce. Il est permis de douter qu’elle offre un réel répit au pillage des ressources de la planète. Il est urgent de prendre des mesures énergiques pour mettre un terme au sur-développement dont souffrent nos sociétés occidentales. La limitation de la concurrence par le protectionnisme en constitue le prérequis.

De l'utilité des gains de productivité ...


Genève-Casablanca pour 48 CHF (30 EUR), l'inflation d'une consommation toujours plus inutile et dénuée de sens, les bouleversements climatiques, la surexploitation des ressources, la composante démographique (occultée à tort), et maintenant la crise financière, essentiellement causée par un excès de cupidité, crise qui annonce une très grave récession de niveau planétaire ... L'évolution de l'humanité ces récentes années a un caractère affligeant, sinon pathétique. Il est évident que nous sommes devenus les esclaves - et les otages - d'un système économique et civilisationnel implosif que nous ne contrôlons plus. Rien d'original dans ce constat !

Notre système économique place au premier plan les gains de productivité. Ceux-ci, à la manière dont ils sont utilisés pour augmenter une consommation déjà galopante, entraînent une (sur)exploitation croissante des ressources de la planète. Aujourd'hui, il est raisonnable de dire que les gains de productivité ne sont souhaitables et défendables que si ils sont affectés à réduire l'impact énergétique et écologique de notre civilisation. Sinon, ils constituent autant de "crimes" contre l'humanité, surtout contre celle qui viendra après nous.

Il est par conséquent logique de défendre l'idée que, tant que les objectifs fondamentaux de notre économie n'auront pas été radicalement repensés, la productivité doive être réduite, ce qui entraîne, pour l'individu, moins de stress, une meilleure qualité de vie et plus de temps pour introduire du sens dans son existence. L'idée est certes à l'opposé du "travailler plus pour gagner plus". Mais n'est-il pas temps de laisser tomber ces vieilles idées héritées du siècle passé afin de se concentrer sur le siècle courant et sur son impact sur le siècle prochain ?

vendredi 17 octobre 2008

Les perles de la crise (suite) ...


Le Temps, Samedi 13 décembre 2008
(L'industrie automobile) Elle est progres- sivement passée du rang d'orgueil national à celui de pestiféré. Les sondages montrent qu'une majorité d'Américains se déclarent aujourd'hui prêts à laisser tomber les «Trois Grands» (General Motors, Chrysler et Ford), même si cela doit se traduire par la perte de millions d'emplois en cascade (lire ci-dessous). La solidarité est mise à rude épreuve en temps de crise. Et l'industrie, qui a systématiquement manqué les virages de l'énergie propre, n'a rien fait pour améliorer sa propre image.

Voilà près de trois décennies que les constructeurs automobiles promettent de mettre au point «la voiture de l'avenir» sans que cela ne se soit jamais traduit dans les faits. A intervalles réguliers, ils ont obtenu pour ce faire des larges subventions publiques qui, à l'inverse des traînées de CO2 laissées par leurs véhicules, se sont évanouies sans laisser de traces.

Comme le rappelait récemment le New Yorker, c'est lorsque les «Big Three» avaient reçu un milliard de dollars d'aide pour dessiner «une nouvelle génération de véhicules» que General Motors en avait profité pour acheter la marque Hummer (consommation: au moins 14 litres d'essence aux 100 kilomètres).

Le Temps, Jeudi 4 décembre 2008
SAUVETAGE. GM, Chrysler et Ford continuent d'être entendus par les parlementaires qui envoient des signaux contradictoires.

Finalement, ils viendront tous les trois en voiture non polluante: dix heures de route depuis Detroit pour être à Washington ce jeudi matin. Tous les trois accepteraient aussi, sous certaines conditions, de ne recevoir qu'un dollar symbolique de salaire pour l'année prochaine. Mais si les PDG des trois grandes compagnies automobiles américaines ont multiplié les signes d'humilité avant de rencontrer les élus du Congrès, c'est que leurs demandes sont en hausse: ce sont désormais 34 milliards de dollars de prêts qu'ils demanderont en tout. Bien davantage que les 25 milliards que les parlementaires leur avaient déjà refusés il y a un mois.

Le Monde.fr, 2 novembre 2008
Conséquence directe de la crise financière et économique, les gouvernements européens viennent de s'entendre pour reporter de trois ans, jusqu'en 2015, un objectif fixé aux constructeurs automobiles pour réduire les émissions de CO2 de toutes leurs voitures neuves ...
(article complet)

Le Temps, 17 octobre 2008
... Après avoir accepté de s'imposer des objectifs contraignants de réduction des gaz à effet de serre d'ici à 2020, les Vingt-Sept ont promis de lancer le chantier de la refondation financière mondiale. ...

Le format envisagé est celui d'un G8 élargi aux grands pays émergents, sans doute en novembre. ... Angela Merkel a même parlé d'étendre la réunion au-delà des grandes puissances économiques. Gordon Brown évoque un nouveau «Bretton Woods».

Mais ce faisant, tous les dirigeants européens ont reconnu ... QUE LEURS PROMESSES D'EFFORTS ÉNERGÉTIQUES ET CLIMATIQUES SERONT, ELLES, PLUS DIFFICILES À TENIR. SI LE PRÉSIDENT FRANÇAIS A AFFIRMÉ QUE «LE CONSEIL, À L'UNANIMITÉ, VEUT APPROUVER LE PLAN ÉNERGIE-CLIMAT» AU SOMMET DE DÉCEMBRE, LA CHANCELIÈRE ALLEMANDE NE CACHE PAS SON REFUS DE VOIR SON INDUSTRIE AUTOMOBILE PÉNALISÉE. LA POLOGNE ET L'ITALIE RÉCLAMENT AUSSI DES EXEMPTIONS. A l'opposé, le Parlement européen vote des textes plus contraignants pour les industries. Attendu en séance plénière à Strasbourg le 21 octobre, Nicolas Sarkozy testera sans doute un possible compromis auprès des eurodéputés.

vendredi 10 octobre 2008

Les perles de la crise ...

Le Temps, 10 octobre. ... A New York, les colosses automobiles de Detroit ont particulièrement souffert: General Motors a perdu 31,11% et Ford 21,81% pour atteindre des niveaux plus vus DEPUIS LES ANNÉES 1950.

... le président George W. Bush devait faire une déclaration à 14H00 GMT pour "ASSURER AUX AMÉRICAINS QU'ILS PEUVENT AVOIR CONFIANCE" car "LES RESPONSABLES ÉCONOMIQUES AGISSENT ÉNERGIQUEMENT POUR STABILISER NOTRE SYSTÈME FINANCIER", a déclaré sa porte-parole.

samedi 23 août 2008

L’équation du nénuphar, conte sur l'évolution de l'humanité ...


L’équation du nénuphar illustre bien le phénomène de la croissance dans un milieu fermé. Imaginons un nénuphar planté dans un grand lac qui aurait la propriété héréditaire de produire, chaque jour, un autre nénuphar. Au bout de trente jours, la totalité du lac est couverte et l’espèce meurt étouffée, privée d’espace et de nourriture. Question : Au bout de combien de jours les nénuphars vont-ils couvrir la moitié du lac ? Réponse : non pas 15 jours, comme on pourrait le penser un peu hâtivement, mais bien 29 jours, c’est-à-dire la veille, puisque le double est obtenu chaque jour. Si nous étions l’un de ces nénuphars, à quel moment aurions-nous conscience que l’on s’apprête à manquer d’espace ? Au bout du 24ème jour, 97% de la surface du lac est encore disponible et nous n’imaginons probablement pas la catastrophe qui se prépare et pourtant nous sommes à moins d’une semaine de l’extinction de l’espèce…Et si un nénuphar particulièrement vigilant commençait à s’inquiéter le 27ème jour et lançait un programme de recherche de nouveaux espaces, et que le 29ème jour, trois nouveaux lacs étaient découverts, quadruplant ainsi l’espace disponible ? Et bien, l’espèce disparaîtrait au bout du … 32ème jour !
Texte d'A. Jacquard , L’Equation du nénuphar, Calmann-Lévy, 1998 cité dans N. Ridoux, La Décroissance pour tous, Parangon (2006).

Et une réflexion du même auteur (A. Jacquard) sur la croissance:

« Sur une planète dont les dimensions et les richesses sont finies, tout processus exponentiel ne peut qu’être éphémère. La croissance de la consommation est en réalité l’équivalent d’une drogue ; la première dose crée l’euphorie mais les suivantes mènent inévitablement à la catastrophe. Prétendre résoudre un problème, par exemple le chômage, par la croissance, s’est s’enfoncer délibérément dans une impasse. » (Mon utopie, Stock, 2006).