Extrait d'un article du Temps du 23 janvier 2009 traitant des effets de la crise sur l'économie chinoise. Les chiffres laissent sont délirants. Les lignes qui suivent illustrent à merveille la première phrase de mon précédant message sur la restauration du protectionnisme.
Des affrontements entre paysans ou ouvriers et les forces antiémeute se sont multipliés ces derniers mois en Chine. La presse ou des blogs en font état régulièrement. Les tensions sont exacerbées par l'explosion du chômage. Des millions d'ouvriers se retrouvent à la rue suite à la fermeture de centaines d'usines. De plus, 20 millions de jeunes, dont 5 millions de diplômés, arrivent chaque année sur le marché du travail. Le premier ministre chinois Wen Jiabao reconnaît cette réalité et redoute que la crise n'attise davantage la colère. C'est pourquoi il ne cesse d'assurer la population qu'il prend des mesures pour renverser la situation.
Mais force est de constater que l'économie chinoise poursuit sa décélération. Après une hausse de 12,6% en 2007, la croissance pour 2008 est tombée à 9%. Elle n'a été que de 6,8% au 4e trimestre, contre 9% au précédent. «On parle bien d'un atterrissage difficile», commente un analyste de Shanghai Securities, cité par l'AFP.
Concrètement, le ralentissement se manifeste par la baisse des exportations (-2,8% sur un an) et de l'activité industrielle (12,9% contre 18,5% en 2007), par des fermetures d'usines (9000 sur 45000 rien que dans la région de Canton, dans le sud) et des licenciements par millions. Wen Jiabao ne cache pas que 2009 «sera l'année la plus difficile pour l'économie chinoise depuis le début de la décennie». Les autorités chinoises anticipent un taux de croissance de 8% pour cette année, ce qui, selon elles, sera suffisant pour assurer la paix sociale. Une telle croissance garantit 8 millions de nouvelles places de travail.
Bons d'achat
Mais de nombreux analystes sont plus pessimistes. Daiwa Institute of Reaseach, JPMorgan et Citigroup viennent de corriger leurs prévisions à la baisse, à 6,3%, 7,2% et 8,2% respectivement. UBS (Chine) est tout aussi inquiète et craint que «les tensions par endroits augmentent en 2009, dans la mesure où 10 millions d'ouvriers pourraient perdre leur travail». Pour Citigroup, «le régime fera tout pour maintenir une croissance de 8 (huit !) %, nécessaire pour la création d'emplois».
(...) L'Etat compte dépenser encore 120 milliards de dollars sur trois ans pour moderniser la santé publique. Il est également question d'investir dans le réseau ferroviaire national. Dans des initiatives régionales, plusieurs villes (Pékin, Hangzhou et Chengdu) offrent des bons d'achat aux habitants pour stimuler la consommation.
vendredi 23 janvier 2009
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