dimanche 20 avril 2008
SOS civilisation
Notre époque vit des changements considérables. Notre civilisation est à un tournant historique car elle est menacée de mort. Le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources, la croissance des inégalités sociales, la déliquescence des valeurs morales ... Dernier épisode, avec l'explosion du prix du pétrole, les émeutes de la faim. Faut-il encore ajouter le pillage des océans, la raréfaction de l'eau potable, la pollution électro-magnétique, la prolifération des OGM, ... ? Tous ces évènements, qui constituent une réalité objective, nous montrent clairement que notre civilisation est un échec. Un ECHEC ! Si rien ne change, tous nos efforts de ces derniers siècles de développement exponentiel, tout notre travail, tous nos sacrifices consentis à la poursuite de nos objectifs matérialistes - consommation effrénée, le toujours plus, toujours plus beau, toujours plus inutile, fuite dans les paradis virtuels, étourdissement du discernement dans la vacuité des médias, dans les plaisirs futiles - se résoudra en séries ininterrompues de catastrophes planétaires qui dresseront les peuples les uns contre les autres, nous ferons retourner au Moyen Age. En 2007, les dépenses liées à la sécurité (armements, systèmes de surveillance, etc) ont été plus importantes que les investissements dans les énergies renouvelables: quand les troubles sont en vue, on reconstruit les châteaux-forts ... !
L'évolution à laquelle nous assistons "en direct" fait partie de l'histoire. Il n'y a pas lieu de s'en plaindre. Il ne sied pas non plus d'être aigri contre l'espèce humaine. De même que l'on ne tient pas rigueur à un enfant de faire des caprices, on ne reproche pas aux humains, dans la très grande majorité (dont nos dirigeants) encore à un stade infantile, de se comporter de manière aussi irresponsable. La prise de conscience de l'échec de notre civilisation contient en germe la possibilité pour l'humanité de se recentrer sur les vraies valeurs, celles qui sont en accord avec les lois de la Nature, avec le sens de la vie, celles que l'on peut pratiquer des millénaires durant sans mettre en péril l'habitablité de notre planète ni nuire à l'évolution des consciences individuelles. Tant que tout semble bien se dérouler sur le plan matériel, les scientifiques à l'esprit étroit, les économistes, les jongleurs de la finance, les philosophes au marteau, tous ces brillants esprits triomphent et se moquent de ceux qui essaient de nous rendre attentif au long terme, à la véritable nature de la vie. Malheureusement, la réalité montre et démontre la vacuité de l'approche quantitative, scientiste, matérialiste. L'histoire récente nous prouve que la science, le progrès ne résolvent pas les problèmes. Les années passent et les difficultés s'accroissent, d'une manière - cela est en train de se faire jour - exponentielle. Quand l'on pense que certains chef d'état planifient déjà la conquête de la planète Mars à l'horizon des années 2030 ... quand l'optimisme technocratique se conjugue à la bêtise la plus aveugle ...
La science, l'économie, la finance, la consommation, la croissance, ne sont pas mauvaises en soi. Nous avons simplement jugé superflu de les accompagner de la conscience, la Conscience, ce qui distingue l'homme de l'animal ! Accueillons donc avec gratitude les contrariétés que nous envoie Dame Nature car elles constituent - on peut certes s''en désoler - le seul moyen pour l'Homme de devenir adulte, de forger une nouvelle civilisation. Une civilisation dans laquelle croissance et qualité de vie, liberté et respect des contraintes, profit et conscience, science et spiritualité, ne seront plus opposés. Une civilisation dans laquelle le visible autant que l'invisible seront étudiés, de manière scientifique, rationnelle, mais avec une rationalité élargie, non plus confinée, étroite, fragmentée. Une civilisation où l'on étudiera enfin sérieusement l'esprit humain, son fonctionnement, les conditions, les valeurs, les enseignements qui aident les individus à progresser, à se qualifier, à devenir meilleurs, plus autonomes, plus responsables, plus libres et, ma foi, plus difficiles à manipuler par les marchands d'illusions obnubilés par leurs objectifs de vente. Une civilisation en quête d'un monde habitable, ou l'évolution ne se cantonne plus au seul plan matériel et pour le seul bénéfice du quart de la population mondiale. Nous sommes prisonniers de ce système que nous avons développé et qui nous conduit à notre perte. Cette machine devenue incontrôlable est trop puissante, trop complexe, trop imbriquée pour être ralentie. Seul son grippage peut nous sauver, pour autant que nous sachions négocier le changement de paradigme radical qui nous est demandé. Avez-vous conscience que nous sommes aux premières loges pour assister à la plus grande épopée de l'humanité ?
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