vendredi 17 octobre 2008

Les perles de la crise (suite) ...


Le Temps, Samedi 13 décembre 2008
(L'industrie automobile) Elle est progres- sivement passée du rang d'orgueil national à celui de pestiféré. Les sondages montrent qu'une majorité d'Américains se déclarent aujourd'hui prêts à laisser tomber les «Trois Grands» (General Motors, Chrysler et Ford), même si cela doit se traduire par la perte de millions d'emplois en cascade (lire ci-dessous). La solidarité est mise à rude épreuve en temps de crise. Et l'industrie, qui a systématiquement manqué les virages de l'énergie propre, n'a rien fait pour améliorer sa propre image.

Voilà près de trois décennies que les constructeurs automobiles promettent de mettre au point «la voiture de l'avenir» sans que cela ne se soit jamais traduit dans les faits. A intervalles réguliers, ils ont obtenu pour ce faire des larges subventions publiques qui, à l'inverse des traînées de CO2 laissées par leurs véhicules, se sont évanouies sans laisser de traces.

Comme le rappelait récemment le New Yorker, c'est lorsque les «Big Three» avaient reçu un milliard de dollars d'aide pour dessiner «une nouvelle génération de véhicules» que General Motors en avait profité pour acheter la marque Hummer (consommation: au moins 14 litres d'essence aux 100 kilomètres).

Le Temps, Jeudi 4 décembre 2008
SAUVETAGE. GM, Chrysler et Ford continuent d'être entendus par les parlementaires qui envoient des signaux contradictoires.

Finalement, ils viendront tous les trois en voiture non polluante: dix heures de route depuis Detroit pour être à Washington ce jeudi matin. Tous les trois accepteraient aussi, sous certaines conditions, de ne recevoir qu'un dollar symbolique de salaire pour l'année prochaine. Mais si les PDG des trois grandes compagnies automobiles américaines ont multiplié les signes d'humilité avant de rencontrer les élus du Congrès, c'est que leurs demandes sont en hausse: ce sont désormais 34 milliards de dollars de prêts qu'ils demanderont en tout. Bien davantage que les 25 milliards que les parlementaires leur avaient déjà refusés il y a un mois.

Le Monde.fr, 2 novembre 2008
Conséquence directe de la crise financière et économique, les gouvernements européens viennent de s'entendre pour reporter de trois ans, jusqu'en 2015, un objectif fixé aux constructeurs automobiles pour réduire les émissions de CO2 de toutes leurs voitures neuves ...
(article complet)

Le Temps, 17 octobre 2008
... Après avoir accepté de s'imposer des objectifs contraignants de réduction des gaz à effet de serre d'ici à 2020, les Vingt-Sept ont promis de lancer le chantier de la refondation financière mondiale. ...

Le format envisagé est celui d'un G8 élargi aux grands pays émergents, sans doute en novembre. ... Angela Merkel a même parlé d'étendre la réunion au-delà des grandes puissances économiques. Gordon Brown évoque un nouveau «Bretton Woods».

Mais ce faisant, tous les dirigeants européens ont reconnu ... QUE LEURS PROMESSES D'EFFORTS ÉNERGÉTIQUES ET CLIMATIQUES SERONT, ELLES, PLUS DIFFICILES À TENIR. SI LE PRÉSIDENT FRANÇAIS A AFFIRMÉ QUE «LE CONSEIL, À L'UNANIMITÉ, VEUT APPROUVER LE PLAN ÉNERGIE-CLIMAT» AU SOMMET DE DÉCEMBRE, LA CHANCELIÈRE ALLEMANDE NE CACHE PAS SON REFUS DE VOIR SON INDUSTRIE AUTOMOBILE PÉNALISÉE. LA POLOGNE ET L'ITALIE RÉCLAMENT AUSSI DES EXEMPTIONS. A l'opposé, le Parlement européen vote des textes plus contraignants pour les industries. Attendu en séance plénière à Strasbourg le 21 octobre, Nicolas Sarkozy testera sans doute un possible compromis auprès des eurodéputés.

2 commentaires:

nous avons la solution a dit…

La recette d’un VRAI Nouveau Bretton Woods

La conférence pour un nouveau Bretton Woods devra agir de toute urgence afin que :

• Le système financier actuel soit déclaré en faillite, mis en règlement judiciaire et remplacé par un nouveau.
• Un système de parités fixes soit accepté et immédiatement mis en place.
• Les produits financiers hyper-spéculatifs, tels que les « produits dérivés », soient mis hors la loi par des accords entre gouvernements.
• Une vaste réorganisation de la dette soit entreprise, certaines dettes devant être rééchelonnées ou annulées.
• De nouvelles lignes de crédit soient ouvertes grâce au crédit productif public, en s’inspirant de la politique d’Alexander Hamilton et du « Système d’économie politique américain », rendant ainsi possible le plein emploi qualifié grâce à des investissements dans un renouveau infrastructurel et technologique.
• Le « pont terrestre eurasiatique » soit réalisé, clef de voûte de la reconstruction économique mondiale et vision qui sera à l’origine non seulement d’un « miracle » économique mais aussi socle de la paix mondiale du vingt-et-unième siècle.
• Un nouveau « traité de Westphalie » soit signé pour garantir la disponibilité, l’exploration et le développement des matières premières en faveur de tous les pays du monde, au moins pour les cinquante ans à venir.

Source : http://www.solidariteetprogres.org/petitionNBW/

David C.
david.cabas.over-blog.fr

Archanciel a dit…

La liste de propositions a belle allure. Toutefois, on n'y trouve aucune mesure destinée à assurer la pérennité de notre civilisation à long terme. La croissance telle que nous l'avons connue au 20ème siècle n'est pas viable. Elle est physiquement et mathématiquement impossible sur le moyen terme. Les politiques et les économistes font montre de la même cécité envers ce constat qu'ils ont été incapables de réaliser que le système financier se dirigeait à une allure croissante vers son effondrement.