Chère F.,
Je découvre ton message ce soir. Je te remercie infiniment: j'ai été ému en lisant et je le suis en y pensant. Ce que je ressens, c'est que tu es, symboliquement, descendu dans une sorte d'enfer. Ce qui est magnifique - et tu l'exprimes bien avec tes mots à toi - c'est que tu en es sortie. Ce que tu as vécu a été une épreuve dont tu es revenue plus forte, avec l'esprit plus clair, plus serein. Tu sais ce que représente l'aide des autres, et aussi l'aide de Dieu. C'est important. Moi, j'ai une soeur dont la santé est complètement détruite. Tout semble s'acharner contre elle: ses voisins, son futur ex-mari, le SPJ qui perturbe sa petite princesse, jusqu'à nos parents qui l'accablent de reproches dont beaucoup sont injustes. Elle, elle n'a pas, plus, d'amis, car elle ne parle plus que de ses problèmes: santé, tribunal, divorce, argent, et - c'est normal - cela fait fuir les gens: il faut être costaud pour encaisser toute cette négativité ! Quand on se voit, je passe 2 heures à l'écouter, après, je tente de parler de choses plus positives. Mais le gros problème avec ma soeur, c'est qu'elle ne croit en rien, ni en Dieu ni au diable. Elle n'a donc aucun moyen de s'en sortir et elle continue à construire son enfer autour d'elle s'en pouvoir se rendre compte que notre réalité, c'est nous qui la créons.
Moi, il y a 2 semaine, j'ai eu une accumulation de fatigue qui m'a amené au point où j'ai pris la décision d'arrêter le piano. Je l'ai annoncé au professeur en lui expliquant les raisons: la maladie, la fatigue, les difficultés, la folie que représentait l'idée d'apprendre cet instrument malgré un système nerveux attaqué ... Le piano était un pilier important dans ma vie, et j'ai vécu un deuil, comme après une rupture. Autrement, je gardais une certaine sérénité, je continuais à envoyer de bonnes pensées aux gens dans la rue. Pendant 1 semaine, j'ai fait une cure de sommeil. Je ne cessais pas de lire un peu de musique tous les jours et de continuer à tapoter sur la table en buvant mon café pour renforcer mes doigts. L'habitude. Après un peu moins d'une dizaine de jours, j'ai retouché mon piano. Je pensais avoir beaucoup régressé et j'ai eu la grande surprise de constater que j'avais très peu perdu. Cela a été un déclic. J'ai réalisé que, malgré ma maladie, je pouvais me permettre d'arrêter de jouer pendant 1 semaine sans dommage. Je me suis aussi rendu compte de tout ce que j'avais appris en 3 ans de piano et de tout le chemin accompli - ce que le professeur m'avait dit d'ailleurs - depuis les débuts où je ne parvenais pas à saisir un grain de riz sur la table avec ma très gauche main gauche. Cela fait 2 semaines que j'ai repris le piano et je fais des progrès incroyables pour moi: ce soir, je me suis vraiment étonné avec la Gymnopédie de Satie. La morale de cette histoire, et là où elle rejoint la tienne, c'est que les épreuves que nous envoie le Ciel, ou la Vie, nous permettent de mourir, symboliquement, pour renaître plus vivants et plus épanouis qu'avant. C'est ce que, dans la Tradition, on nomme épreuve initiatique, ou initiation.
Bravo F., et j'espère que ton épreuve servira à d'autres personnes que tu éclaireras, grâce à ce que tu as appris à cause de ces mois difficiles !
Bises,
Arc
Ma contribution à la collectivité: plusconscient.net
mardi 20 octobre 2009
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